La céramique s'impose : vu et à voir

On peut voir, ou on a pu voir récemment, de nombreuses expositions consacrées à la céramique dans des galeries, à Art Paris ou a PAD, aussi bien dans des contextes dédiés à l'art contemporain qu'aux arts décoratifs. Les galeries s'engagent, investissent et prennent des risques. Ces initiatives trouvent un écho auprès des amateurs d'art contemporain. Un nouveau public est en train de se familiariser avec cet art et ses possibilités d'expression. Paris devient un haut lieu de la céramique. L'exposition Ceramix n'a pas fait que révéler l'intérêt des artistes pour la céramique, elle a donné une visibilité et une dynamique nouvelles à ce mouvement.  Les regards évoluent. Les frontières bougent. C'est toute la façon de traiter la terre qui est en train de changer. A suivre.


Plusieurs expositions sont encore visibles.

Les informations ci-dessous signalent quelques événements. Elles ne sont pas exhaustives et ne demandent qu'à être complétées. N hésitez pas à ajouter des commentaires ou à nous envoyer des photos et des textes.


A voir encore

Clémence van Lunen galerie Polaris Fountains
Clémence van Lunen


"Fountains",
Clémence van Lunen à la Galerie Polaris

Des fleurs faites de briques creuses déformées sur des pieds de lavabo. Clin d’œil à Duchamp ?  

Jusqu'au 20 avril Clémence van Lunen
Galerie Polaris 15 rue des Arquebusiers Paris 3ème

 

 

 

"La sculptrice s'est beaucoup intéressée à la figure parfois très baroque de la fontaine, dont elle détourne allègrement l'esthétique.Quand ce n'est pas un pied de lavabo trouvé dans une ville chinoise qui lui inspire un piédestal, un abreuvoir à chèvre forme le bassin d'une fontaine. Ne manquant pas la référence à Duchamp et son urinoir (Fontaine), elle déploie un humour et une auto-dérision qu'elle a en commun avec le maître du ready-made. Ainsi, aux matières nobles utilisées habituellement, elle préfère la brique crue façonnée qui lui inspire des figures brutes dans lesquelles on devine les formes florales qu'on lui connaît. La sculptrice engage un combat avec la matière priée d'opposer une résistance car, pour Clémence Van Lunen, c'est là que se situe l'enjeu." (par Agathe Moreaux le Figaro 14 avril 2018)

Grégoire Scalabre à la galerie Nec
Grégoire Scalabre à la galerie Nec


"Mouvement perpétuel non identifié",
Grégoire Scalabre à la galerie Nec


Jusqu'au 21 avril Grégoire Scalabre
G
alerie Nec 117 rue Vieille de Temple Paris 3ème

 

 

 

très intéressant texte de Frédéric Bodet. Extrait : 

..."Affairé aujourd’hui à des circonvolutions inédites oscillant entre fluidité corporelle et géométrie, Grégoire Scalabre maintient toujours fermement cette rigueur de haute facture qui fait désormais sa signature, de même qu’un savoir-faire subtilement maîtrisé. Après une virtuosité acquise de longue date sur le tour du potier, jusqu’à son excellente connaissance des approches plus industrielles du moulage/coulage, le céramiste a développé pour ces dernières oeuvres une patiente et ancestrale technique de modelage à la plaque, qu’il sait rendre époustouflante, voire innovante, dans sa précision comme dans son envergure. On peut s’étonner de l’effet (de l’effort) musculaire puissant que l’artiste entretient pour constituer son vocabulaire formel, qui pourrait fort bien avoir trouvé ses sources dans les expérimentations visuelles de Fernand Léger pour son « Ballet Mécanique » (1924), ou encore revendiquer une filiation avec les décors et costumes du « Ballet Triadique » d’Oskar Schlemmer (1922). De façon originale, Grégoire semble rapprocher constamment sculpture et ergonomie, vouloir arranger un possible mariage entre la logique constructiviste et la rêverie toute « bachelardienne » du confort archaïque des cavernes…" Frédéric Bodet

Elsa Sahal à la Galerie Papillon
Elsa Sahal à la Galerie Papillon


"Elsa Sahal des origines à nos jours",
Elsa Sahal à la galerie Papillon
commissaire d'exposition Gaël Charbau

Jusqu'au 28 avril Elsa Sahal
Galerie Papillon 13 rue Chapon 75003 Paris

 

 

 

texte de Gaël Charbau, commissaire de l'exposition. Extrait :

..."Devant l’œuvre d’Elsa Sahal, il n’est pas non plus nécessaire d’être un grand psychanalyste pour s’apercevoir que l’on fait face aux multiples déclinaisons d’une grammaire de l’érotisme. Si la présence de "grottes" - sur lesquelles l’artiste a longuement travaillé - n’était qu’un indice, la multiplication des excroissances et des orifices, de figures pénétrantes ou offertes, luisantes ou souillées, pleines de muscles et de muqueuses, devrait achever de nous convaincre.


C’est bien une langue dont toutes les règles célèbrent la prolifération, une sorte de répétition échantillonnée de ce que le monde nous offre en permanence, lorsqu’on observe les fleurs, les plantes, les poissons, les insectes et nous-mêmes acteurs, voyeurs, de cette débauche généralisée. Tout autour de ces ébats, l’artiste a inventé comme un théâtre : parfois, un groupe de fleurs isolé, un nu célibataire, un organe en attente. Des formes de vie qui, implicitement, indiquent une action qui va s’accomplir, ou un ailleurs qu’il nous faut inventer. Sur quoi ces sortes de plantes poussent-elles ? Quel est le pendant de ces lèvres douillettes ? [...]

De l’érotisme, il est possible de dire qu’il est l’approbation de la vie jusque dans la mort", écrivait Georges Bataille. Dans ce qu’elle nous montre, derrière les émaux qu’elle fait vibrer de gerbes de couleurs comme pour mieux en rire, Elsa Sahal dit la fantaisie de l’existence dont nous ne sommes que des vecteurs. Cette vie, nous l’accompagnons en simples locataires, enrobés de matière et plaqués au sol par la gravité, seul point faible de la terre crue. Elle a parfois cherché à s’en affranchir, suspendant ses œuvres dans l’espace de la Chapelle du Genêteil, en 2016.Pour cette nouvelle exposition à la Galerie Papillon, c’est du sol que les sculptures émergent. Depuis l’inconscient de l’artiste jusqu’à hauteur de nos regards, "dans la plaine rase, sous la nuit sans étoiles, d’une obscurité et d’une épaisseur d’encre" (2), car à la terre on retourne toujours, ayant parfois croisé l’amour, de l’origine jusqu’à nos jours.... Gaël Charbau

Anne Wenzel chez Suzanne Tarasiève
Anne Wenzel 


"History Repeating",
Anne Wenzel chez Suzanne Tarasiève

Jusqu'au 12 mai
Galerie Suzanne Tarasiève
7 Rue Pastourelle, 75003 Paris

 

 

un large panorama de l'oeuvre d'Anne Wenzel :

                         Un grand bouquet "Attempt decadence" (blossoms, large, blue)  2014

                         La liberté (Marianne) 2015, inspiré de la La Liberté guidant le peuple de Delacroix

                         des oiseaux morts :Chasing silence (2016)

                          et surtout un ensemble de bustes de femmes dont certains surdimensionnés

 

 

"Par le biais de citations frontales, explicites, référencées à l'histoire de l'art, l'artiste fait réapparaître dans le monde contemporain, un ensemble de formes iconiques,"

Dans les nouvlles oeuvres de la série "Under Construction" (Don't Fear Freedom), l'artiste s'approprie le canon du buste féminin représentant la liberté, pour le destituer de sa blancheur traditionnelle... "

Yann Chateigné


vu récemment

Gabrielle Wambaugh chez Eric Dupont - branchette
Branchette
Gabrielle Wambaugh chez Eric Dupont Marie -Madeleine
Gabrielle Wambaugh



L'exposition s'est terminée le 7 avril chez Eric Dupont
Gabrielle Wambaugh "Unwillingness" ,


avec une série de petites statuettes de "Marie-Madeleine", d'une grande délicatesse, évoquant la statue de Sainte Marie-Madeleine (vers 1515-1520) Gregor ERHART, exposée au Louvre.

 

 

 

"On accède ainsi à Marie-Madeleine pour engager la traduction d’une présence sculpturale, d’un tout composé d’entités contraires, ensemble mais imaginées, perçues comme se confrontant à la frontière d’une différence, pour les faire entrer en dialogue. Dialoguer sur ce qui représente l’envers de l’unicité, l’autre face cachée d’un monde, prostrée dans l’ombre, peu convenante et donc ambivalente. Cette région du monde aux goûts contradictoires et opposés. Marie-Madeleine : une femme plurielle, une sculpture polysémique, on la soumet à l’épreuve du socle. On la voit maintenant de partout, il n’y a qu’à en faire le tour. On lui rend sa part d’animalité, sa façon de se tenir, animale, sa manière de ne pas faire que voir ou entendre, sa posture de bête sauvage qui la sauverait de l’infamie humaine."

Extrait d’Explosante – Fixe, Frank Smith, à partir de dialogues avec Gabrielle Wambaugh in catalogue de l'exposition Ambivalente, Vitry-sur-Seine, Galerie municipale Jean Collet, 21.01 – 04.03.2018.

Clémentine Dupré - galerie Eko Sato à Art Paris
Clémentine Dupré
Galerie Eko Sato à Art Paris

 

A Art Paris, la galerie Capazza consacrait une superbe exposition personnelle à Jeanclos.


On pouvait voir plusieurs céramistes dont le japonais Yuki Nara chez Pierre Yves Caër, Jean Fontaine, Bachelot et Caron et Clémentine Dupré présentée par la galerie Eko Sato.

 

 

 

Et bien d'autres que nous ne demandons que de mentionner ici.... La Gazette du Drouot cite,  en particulier, la présentation de Louiselio au PAD..;


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