Georges Jeanclos

 

Georges Jeanclos, de son vrai nom Georges Lucien Jeankelowitsh, nait en 1933 à Paris.
Sa famille déménage peu après sa naissance à Vichy, ville qu’ils quittent rapidement face aux menaces antisémites. Il se forme auprès du sculpteur Robert Mermet en 1947 puis intègre l’École des Beaux Arts de Paris jusqu’en en 1958. Un an plus tard, il remporte le Grand Prix de Rome qui le conduit à la villa Médicis dirigée à l’époque par le peintre Balthus. En 1960 il se marie avec Jacqueline Gateau avec qui il a trois enfants. Il rentre en France en 1964, s’installe à Auvers-sur-Oise et devient professeur à l’École des Beaux-Arts du Mans avant de rejoindre en 1966 l’Ecole Nationale Supérieure des Beaux-Arts de Paris. C’est en 1973 qu’il débute sa série des Dormeurs puis en 1976, après la mort de son père, qu’il commence celle des Urnes. Il remporte en 1979 le prix de la Biennale de Budapest et fonde l’atelier de recherches de Sèvres. Il débute une série de grands voyages qui le conduisent notamment au Japon en 1984. A son retour il réalise les premiers Kamakura, sculptures empreintes de sérénité. Il se marie en 1988 avec sa seconde épouse Mathilde Ferrer.

À partir des années 1980, sous l’impulsion de François Mitterrand qui admire son travail, il se voit confier de nombreuses commandes publics telles que:
- Le Monument à Jean Moulin, sculpture commémorative destinée aux Champs-Elysée, 1983
- La réfection du tympan du Portail Royal de l’Eglise Saint Ayoul à Provins, 1985
- La réfection de la porte en bronze du Ministère des Finances à Bercy, 1987
- La fontaine de la Place Stalingrad à Paris, 1988
- Un monument commémoratif à Savigny-en-Septaine commémorant la tragédie des Puits de Guerry, 1992
- Le portail d’entrée de l’Hôtel départemental de Police à Toulouse, 1993

Georges Jeanclos décède à Paris en 1997 à l’âge de 63 ans avant la mise en place de sa dernière grande œuvre, les Portes de la cathédrale de Lille installées en 1999. Artiste inclassable hors de tous les académismes contemporains, il laisse derrière lui une oeuvre intimiste et singulière.


L’atelier

Les sculptures de Georges Jeanclos sont le fruit d’une extraordinaire recherche technique mise au point par l’artiste lui-même. Tel un architecte du vide, il construit ses sculptures sans armature préalable. Afin d’obtenir cette finesse de la matière, il a mis au point un système de tirage de la terre qui nécessite un effort physique intense. De ses propres mots, Georges Jeanclos explique travailler courbé, les pieds écartés, les jambes fléchies afin de pouvoir tenir fermement ces 10kg de terre molle qu’il transformera en fines feuilles d’argile. La terre est frappée inlassablement, battue, étirée.

L’énergie et la force que demande cette technique est proportionnelle à la délicatesse de son résultat.

..."Je suis un modeleur. L’argile m’est familière.
Je sais l’humidité propice à la naissance, la fuite dans le temps de l’eau, choisir le bon moment pour faire naître de la terre les images fécondes."...
extrait du catalogue de l’exposition: georges jeanclos (1933 - 1997),
Musée de l’hospice comtesse, lille, 28 mai - 31 août 1999.

 

Informations fournies par la galerie Natalie Seroussi à l’occasion de l’exposition Georges Jeanclos, journal intime, 22 septembre-18 novembre 2016

Jeanclos, journal intime à la galerie Natalie Seroussi